Pourquoi et comment « Prendre Soin de Soi dans la relation d’aide »

Dans notre engagement professionnel, nous sommes très nombreux à être profondément animés par l’intention d’aider la situation et de faire de notre mieux. La question qui se pose est comment être au plus juste, sans s’oublier, s’épuiser ou perdre ce moteur face à la somme des demandes/sollicitations auxquelles nous sommes confrontés?

Après 15 ans d’études, d’accueil, d’écoute, d’erreurs et de réussites partagées avec les patients, il apparaît trois points importants à mettre en œuvre :

 

  • Être présent …. pour de vrai

Cela peut paraître évident et pourtant, combien de fois partons-nous dans nos pensées, dans ce que nous aurions dû ou devrions faire ? Ainsi, être Présent, c’est d’abord apprendre à sortir de la course du quotidien, à ouvrir un espace et à s’accorder de l’air. Ce premier point permet de retrouver de la disponibilité pour soi dans un premier temps, puis pour les autres. Cela est fondamental dans la prévention des fatigues physiques et nerveuses dues aux trop nombreuses sollicitations. C’est à cette condition que nous sommes en mesure d’écouter notre interlocuteur et de déployer nos savoir-faire tout en nous respectant.

 

  • Allier notre sensibilité et nos savoir- faire

En tant qu’Être humain, il est probable que notre plus grand atout soit notre sensibilité. Elle est sollicitée dans quasiment toutes les techniques (de soins, de management ou autres…) sans réellement être comprise, intégrée. Il parait incontournable de découvrir et approfondir ces sujets que sont l’empathie, la bienveillance, la compassion et surtout, la somme des perceptions, racine de notre sensibilité. Ceci se fait de manière simple et pragmatique par une expérimentation pratique des mécanismes mis en jeu. Ainsi, nous devenons capables de démêler nos expériences avec bienveillance pour nous et notre/nos interlocuteurs/patients. C’est un point décisif dans la prévention des fatigues émotionnelles.

 

  • Sortir de l’excès de volonté et de la recherche « absolue » de résultat

Ce dernier point semble le plus important. Il s’agit de comprendre et faire évoluer notre posture afin d’être au plus juste dans la relation : entendre et respecter la demande de notre interlocuteur, ne pas vouloir pour l’autre, garder une ouverture et une curiosité quelle que soit la situation. Cette adaptation permanente de posture s’appuie sur les points précédents : être présent, à l’écoute, notre sensibilité ouverte et équilibrée. Ainsi nous sommes en mesure de déployer nos savoir-faire avec justesse. L’échange devient nourrissant, chacun développant le meilleur de lui-même.

 

A travers le développement de ces 3 axes, nous établissons une confiance en notre travail et notre efficacité ( Attention, ici, efficacité n’est pas rentabilité).

Pour ma part, la pratique de Mindfulness (Méditation de pleine conscience) menée avec bienveillance est d’ une importance toute particulière. Elle permet d’ouvrir un champ de compréhension et de mise en œuvre de ma sensibilité et son implication dans les relations. La Bienveillance n’est pas un concept en lien avec la gentillesse ou une certaine manière de pensée, d’être que nous nous imposerions, une fois de plus. Elle est plus simplement le fait d’accepter d’être comme nous sommes, là où nous en sommes sans chercher à améliorer quoique ce soit. Paradoxalement, c’est le fait de « se foutre la paix » qui nous permet de « commencer à vivre » (F. Midal). N’est ce pas quand nous arrêtons de vouloir absolument quelques chose que la vie nous l’apporte (parfois :))?

Aujourd’hui, je suis heureux de partager ce chemin avec les managers, professionnels de santé ou encore les étudiants de Grenoble école de Management. Lors de ces rencontres, la diversité des expériences créé une émulation extraordinaire. L’intention qui en ressort le plus fréquemment est l’importance de faire évoluer notre rapport à nous même et à nos rôles professionnels. Ainsi, nous nous permettons de réussir « notre vie » plutôt que « dans la vie » …. Et comme rien n’est parfait, nous apprenons à accueillir « nos petites dérives quotidiennes » avec beaucoup d’humour et bienveillance.

Prendre soin de soi dans la relation d’aide

Sébastien Didelot

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